Renkontre avec Omizs
- Kasbah Magazine
- 4 juil.
- 3 min de lecture
Artiste multidisciplinaire et figure montante d’une scène queer en pleine expansion, Omizs brouille les lignes, déconstruit les normes et transforme la marge en espace de création.
À travers ses performances, ses mots et son engagement, iel revendique une liberté radicale : celle d’être soi, sans compromis.
Dans cette conversation, Omizs nous parle d'identité, de désir et du pouvoir de la représentation.

Benjamin : Quel genre d'enfant tu étais à l'école et qu'est-ce qui te faisait rêver quand tu étais enfant ?
Omizs : J'étais quelqu'un... Je ne dirais pas perturbateur, mais j'aimais bien avoir l'attention sur moi en tant qu'enfant. Je pense que c'était par rapport au fait que physiquement, j'étais un peu plus fort que les autres.
Du coup, j'avais un peu ce truc de faire rigoler la galerie. C'était un peu mon trip. Je suis encore à l'heure actuelle un enfant dans ma tête. Je ne dirais pas Peter Pan parce que ça peut être considéré comme une maladie, mais j'ai toujours ce truc d'enfant, de rêve. Je suis un passionné de Disneyland, de cartoons... Je n'avais pas forcément d'objectif, mais je pense que j'avais une idée artistique.
B : Tu as commencé avec l'image, notamment la photo. C'est un peu l'art de capturer l'image d'un instant. Comment tu choisis l'instant que tu vas capturer dans un moment de vie ?
O : En gros, j'ai une mémoire visuelle. Je suis quelqu'un qui se souvient des choses. Beaucoup d'images. Quand j'ai arrêté de fumer, des choses qui ne sont pas légales en France, j'ai beaucoup rêvé.
J'ai rêvé de certains moments du passé et du futur. J'essaie au maximum de capturer des moments précis. Après, je suis quelqu'un qui documente toute ma vie, beaucoup de vidéos, beaucoup de photos.
Voilà. Ils sont dans un fichier cloud.
B : J’aimerais un peu savoir ce que tu as écouté quand tu étais jeune. Qu'est-ce qui t'a inspiré ? Les sons, les artistes ? Qu'est-ce qui t'a un peu mis dedans ?
O : Plein de choses. Je suis de la génération Sexion d'Assaut. Je ne suis pas la génération Booba.
Même si j'ai beaucoup de respect pour lui, j'aime bien ce qu'il a fait. Moi, je suis de la génération Sexion d'Assaut. Ça m'a beaucoup marqué. Après, j'ai écouté beaucoup de choses. J'ai passé par tellement d'étapes dans ma vie. J'ai fait de la Tektonik, PZK (rire)... Avant de rencontrer Jok’air, je lui avais dit que j'étais vraiment fan de la MZ. J'étais jeune, j'avais 13-14 ans. C'est fascinant d'avoir pu travailler avec lui, d'avoir fait un son avec lui dans la Pictures Volume 1.
Du coup, je trouve que dans la musique, je suis passé par plein d'étapes et maintenant, je suis vraiment dans la continuité des choses. J'écoute beaucoup de House Disco en ce moment, je suis passionné, donc je pense que j’ai passé ma période rap. Mais ça restera quand même en moi parce que je suis quelqu'un qui a grandi en banlieue. Charles Aznavour, j'adore. Gainsbourg, j'adore. Cheb Hasni, la daronne elle n'écoutait que ça à l'époque, donc j'écoutais ça aussi.
B : C’est important le mélange au sein de la musique ? Pouvoir te mélanger avec plein d'artistes, faire plein de styles différents, c'est important pour toi ?