Renkontre avec Bagarre
- Kasbah Magazine
- 4 juil.
- 2 min de lecture
Depuis leurs débuts, Bagarre fait bouger les lignes autant que les corps. Entre pop foutraque et révolte joyeuse, le collectif brouille les genres — musicaux, identitaires, sociaux — et transforme la fête en manifeste. Dans cette interview, iels nous parlent de désir, de collectif, de politique et de la scène comme espace d’émancipation.

Benjamin Germany : Comment vous êtes-vous rencontrés ? Et comment vous êtes venu à former ce groupe qu’est Bagarre ?
Mus (Mustafa)
On s'est rencontré autour de la fête. Dans des apparts parce qu'on n'avait pas de thunes
pour aller en club. On s'est vraiment rencontré en faisant la teuf, en écoutant du son et en se
retrouvant autour d'une page YouTube à se faire écouter les dernières dingueries du
moment.
Emmaï Dee (Emma)
Et on s'est mis à faire de la musique ensemble parce que c'était un moment où justement il
n’y avait pas dans ce qu'on écoutait quelque chose qui nous ressemblait. C'est-à-dire que
nous, on cherchait à faire danser les gens, mais en disant quelque chose qui nous parle.
C'est de là qu'est parti le groupe. Et en ayant la volonté de tous chanter, tous les 5.
Benjamin : Quelle est votre définition, votre vision à vous d'un groupe musical ?
Emmaï Dee (Emma) : Une classe de CM2 ! (rire).
Majnoun (Thomas) :Je pense que ce qui fait le sel de Bagarre, c'est justement ce truc d'être super différent. Des univers musicaux différents, même des univers de textes différents et d'arriver à en faire un truc qui pourtant n'est que Bagarre. Dans le dernier album, on a vraiment poussé ça. À travers les couleurs aussi. C'est une sorte de surlignage. On va renforcer les individualités de chacun et c'est ça qui fait le groupe.
Benjamin : Vous avez tous une importance très grande dans le groupe, ce qui n’est pas toujours le cas dans les groupes musicaux. Comment vous arrivez à trouver cet équilibre, à garder cette égalité entre vous ?
Mus (Mustafa) : Un peu de la même manière que dans un groupe d'amis. C'est chacun qui, assez naturellement, se laisse la place d'exister et d'y exister tel qu'on a envie d'être.
La Bête (Arthur) : Effectivement, c'est comme une bande d'amis. Ce ne sont pas des gens qui se ressemblent. Ce sont des gens tous un peu différents qui amènent chacun quelque chose et c'est la somme de tout ça qui donne un bon moment, une belle bande d'amis qui fonctionnent bien et avec lesquels tu veux, par exemple, partir en vacances. Ce qui n'est pas le cas de toutes les bandes d'amis.
Benjamin : Vous avez parlé un peu de vos paroles, à quel point votre vision du monde influence votre musique ?