LA SEMAINE VUE PAR KASBAH
- Elodie Gros-Desir
- 24 juil. 2021
- 5 min de lecture
Au menu du récap’ de la semaine : Kasbah revient sur la révélation du projet Pegasus qui secoue l’univers médiatique et politique. PPDA fait face à une nouvelle accusation de viol, on vous en dit plus. Pour finir sur une note plus légère, Lil Nas X a décidé de provoquer Nike, avec qui il est actuellement en pleine procédure, pour promouvoir son nouveau clip. Qu’est-ce que ça donne ?
Le Projet Pegasus : qu’est-ce que c’est ?
Le 18 juillet dernier, le consortium de journalistes Forbidden Stories et Amnesty International ont révélé l’existence d’un logiciel de cybersurveillance d’envergure mondiale. Mis au point par NSO (groupe d’informatique israélien) ce logiciel permet notamment d’accéder au contenu des smartphones et d’y récupérer des informations personnelles (mails, localisation, photos) ainsi que d’activer les micros et caméras à distance.
A l’origine, Pegasus a été créé pour lutter contre le terrorisme. C’est d’ailleurs pour cette raison que plusieurs pays comme le Mexique, le Maroc, le Kazakhstan et bien d’autres, se sont procurés le logiciel, pour quelques millions d’euros à peine....
Certains en ont cependant détourné l’utilisation à des fins d’espionnage comme l’a révélé Amnesty International qui a eu accès à une liste de 500 000 numéros ciblés par Pegasus. On y retrouve aussi bien des personnalités politiques que des avocats ou des journalistes. Selon Ouest France, plusieurs membres actuels et même d’anciens membres du gouvernement auraient leur numéro de téléphone inscrits sur cette liste.
Ainsi, on y retrouve l’un des téléphones d’Emmanuel Macron, mais aussi le numéro de François Bayrou ou encore celui de d’Édouard Philippe.
Chose surprenante : presque toutes ces personnalités étaient ciblées par le Maroc. Cependant, seule une vérification poussée permettra de découvrir si oui ou non les téléphones des personnalités se trouvant sur la liste ont été infestés par le logiciel. Le Maroc n’est pas le seul pays à avoir utilisé Pegasus à des fins d’espionnage.
En effet l’Inde aurait, elle aussi, eu recours à l’espionnage envers des proches du dalaï-lama. La divulgation de ces pratiques a secoué le monde entier. Les personnalités concernées par ces supputations d’espionnages ne sont pas sereines et des équipes sont d’ores et déjà mobilisées pour mettre les choses au clair.
Aux dernières nouvelles, le Maroc a porté plainte contre Forbidden Stories et Amnesty International pour diffamation en dénonçant des « allégations mensongères ».
Accusations de viol contre PPDA : les plaintes s’accumulent...
Le journaliste Patrick Poivre d’Arvor, plus communément appelé PPDA, fait face à une nouvelle accusation de viol. La plainte a été déposée par une femme qui était âgée de 16 ans au moment des faits.
Il y a encore quelques semaines, PPDA faisait l’objet d’une enquête après huit plaintes et les témoignages de 23 femmes qui l’accusaient de viol. Cependant, fin juin dernier, cette dernière a finalement été classée sans suite.
C’est dans les colonnes de 20 Minutes que l’auteure de la neuvième plainte, aujourd’hui âgée de 49 ans, s’est confiée sur cette sombre affaire. Il y a 33 ans, celle que 20 Minutes a choisi d’appeler Caroline, est déjà passionnée de théâtre et d’écriture et souhaite rentrer en contact avec l’auteur et réalisateur Francis Huster.
Persuadée que PPDA peut lui être d’une grande aide dans ce projet, elle décide de lui écrire. Lors d’une conversation téléphonique qui a eu lieu un peu après, ce dernier l’invite sur le plateau de son émission A la folie.
Dès le départ, Caroline se dit embarrassée par les questions que lui pose le journaliste. Il insiste pour en savoir plus sur ses pratiques sexuelles ou encore sur ses fantasmes alors même que l’adolescente à laquelle il s’adresse est encore novice en la matière. Le jour de l’émission, elle se rend à Paris avec deux de ses amis. Une photo prise ce jour-là atteste d’ailleurs de la rencontre entre l’adolescente et PPDA qui est alors âgé de 41 ans. Après le tournage l’émission, les choses se gâtent. La jeune fille pénètre seule dans la loge du journaliste qui ferme aussitôt la porte à clef
derrière elle. Après s’être montré très pressant et avoir tenté de l’embrasser à plusieurs reprises, il finit par la violer sur le sol de la loge. Caroline rapporte un détail qui fait froid dans le dos à ce moment-là : alors même qu’elle l’a informé de sa virginité, PPDA semble déçu quand il sent que l’hymen de la jeune femme n’est plus là.
Son témoignage concorde avec le goût prononcé du journaliste pour les femmes vierges, comme il y fait allusion dans plusieurs de ses livres. « J’aime les terrains vierges, j’aime les pénétrer car je me crois immunisé par l’impureté » explique-t-il dans Les femmes de ma vie. Après l’agression Caroline, en état de choc, rejoint ses amis qui l’attendent à l’extérieur. Couverte de honte, elle ne leur dit rien et ils reprennent le train pour rejoindre leur petit village de la Beauce.
Elle ne se confiera pas non plus à ses parents mais consentira tout de même à parler à un journaliste qui publiera une satire sur le sujet dans les colonnes du journal Minute.
En prenant connaissance de l’article les parents de Caroline se montrent peu compréhensifs et l’accablent de reproche, la faisant se sentir encore plus mal. Ce n’est que bien des années plus tard qu’elle s’est décidée à porter plainte.
Reste à savoir quelle sera l’issue de cette nouvelle plainte...
Lil Nas X fait dans la provoc’
Ce vendredi 23 juillet est sorti le nouveau clip de Lil Nas X : Industry Baby. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était attendu avec impatience par tous les fans, mais aussi par les détracteurs du chanteur.
La raison ? Lil Nas X a teasé la sortie de son nouveau clip tout en taclant Nike qui a récemment engagé une procédure contre le rappeur. Il y a quelques mois en arrière, ce dernier a en effet fait la promotion d’une paire de Nike customisée, baptisée Satan shoes, dans son clip provocateur Call me by your name. Mais que tout le monde se rassure, l’affaire est maintenant classée.
Dans le teaser du nouveau clip, on peut ainsi voir le chanteur dans un simulacre de procès au cours duquel il incarne à la fois le juge et l’accusé. Dans la vidéo de deux minutes, le chanteur se retrouve sur le banc des accusés pour une histoire de chaussures. On peut y voir les Satan shoes passer de mains en mains chez les jurés qui n’hésitent pas à en faire des tonnes.
Au-delà de ce petit pied de nez à Nike, Lil Nas X traite d’une problématique bien plus profonde dans ce nouveau titre. En mettant en scène des prisonniers ouvertement gays, il ouvre une fois de plus le débat sur l’homosexualité. Le rappeur, qui a fait son coming out en 2019, a réussi le pari risqué de s’imposer dans l’univers misogyne et débordant de testostérone qu’est l’industrie du rap.
Et si vous voulez l’avis de Kasbah sur Industry Baby : on l’a-dore ! On vous invite d’ailleurs à jeter un œil au clip qui vaut vraiment le détour.
Article écrit par Elodie Gros-Desir
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