L'ÉDITO KASBAH : Un bien triste abandon…
- kasbahprive555
- 8 août 2021
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Depuis le mois dernier, les troupes américaines ainsi que leurs alliés se retirent petit à petit de l’Afghanistan. De ce fait, le pays est aujourd’hui à feu et à sang.
Deux décennies n’auront pas suffi à la première puissance militaire mondiale pour éradiquer les talibans, aux portes du pouvoir.
Deux décennies à engloutir des milliers de vies, qu’elles soient américaines ou afghanes, pour rien. Les forces militaires afghanes sont au bord de l’implosion, il leur est devenu presque impossible de reprendre le contrôle du pays.
Les insurgés contrôlent désormais de vastes territoires, et recommencent à imposer la loi islamique, notamment aux femmes, de la façon la plus dure qui soit.
Tout ce qui a pu leur être accordé en 20 ans risque de partir en fumée. Car oui, grâce à l’intervention des Américains en 2001 dans ce conflit, les femmes ont pu accéder entre autres à l’école, et à des secteurs d’activités qui leur étaient interdit.
À ce jour, la menace plane à nouveau, le retour des talibans à la tête du pays serait un piteux échec et non pas seulement pour ces femmes, mais aussi pour la communauté internationale.
Dans une interview pour RFI, une militante féministe confie : « Les femmes doivent porter des longues robes islamiques et, par-dessus, une burqa quand elles sortent. Elles doivent porter des gants aussi.
On n’est pas autorisés à aller travailler sauf si on est enseignante. Quand on sort de chez nous, on doit être accompagnées d’un moharam*. » C’est dramatique.
L’ancien président des États-Unis George W Bush n’est pas plus confiant quant au devenir de ces femmes.« Les femmes et les filles afghanes vont subir un préjudice indescriptible. C’est une erreur », « Elles vont juste être laissées derrière pour être massacrées par ces gens très brutaux, et cela me brise le cœur ».
Nous sommes en 2021, il est impensable que de telles choses soient encore infligées aux femmes.
Gisèle Halimi serait effarée d’entendre cela. Joe Biden aura beau dire ce qu’il veut pour qualifier le départ de ses troupes, il n’en demeure pas moins un cuisant échec.
*Ndlr : homme de leur famille.
Article écrit par Doriane Frère
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