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Kasbah sans tabous : Solitude et isolement : les maux d'une société "overdigitalisée" ?

Fervente utilisatrice des réseaux sociaux, notre génération est devenue la vache à lait des multinationales. Avec les années on a vu fleurir différentes plateformes et applis se vantant de rapprocher les personnes séparées par la distance.

Snapchat, Messenger, Instagram, Whatsapp; et plus récemment Tinder ou OkCupid... nombreuses sont désormais les applications auxquelles nous avons recours pour communiquer avec les autres.

Pourtant, malgré tous ces moyens mis à notre disposition pour nous rapprocher, la solitude est un mal qui prend de plus en plus d’ampleur dans notre société. On en parle ?

Que vous soyez à la recherche de l’amour ou tout simplement d’amis pour discuter, il existe forcément une application qui répondra à vos attentes. En plus des classiques Whatsapp et Messenger, de nombreuses plateformes ont été développées pour rencontrer du monde autour de chez soi ou dans un périmètre plus large.

Certaines ont même mis en place des codes pour que les utilisateurs puissent savoir d’emblée si leur interlocuteur recherche l’amour, un ami ou un juste coup d’un soir. Bref, de nos jours, faire des rencontres est devenu un jeu d’enfant.

Pourtant, si l’on en croit les articles parfois alarmants qui fleurissent sur la toile, notre société serait actuellement rongée par un mal silencieux : la solitude. L’impression de pouvoir se faire des amis dans le monde entier en envoyant un simple ‘salut’ ne serait en fait qu’une vaste illusion.

Et pour cause, selon les estimations, un Français sur quatre (soit 12% de la population) serait en proie à la solitude.

Parmi ces 12% on retrouve une part importante de jeunes, soit 60% selon une étude BAV. Chose étonnante puisque ce sont eux qui sont la cible principale de ces applications essentiellement basées sur la communication.

Qualifiée d’ultra-connectée, notre société fait face à un problème auquel les réseaux sociaux s’efforcent de remédier, tant bien que mal.

Les causes de la solitude sont multiples. Chez les 18-35 ans, elle est parfois due à la présence accrue des écrans. Eh oui, bien qu’on pense le contraire, quand on passe un temps considérable sur nos téléphones au lieu de s’intéresser à ce qui se passe autour de soi, on crée une frontière avec le reste du monde. Ainsi, on vit isolés les uns à côté des autres...

En essayant coûte que coûte de garder le contact avec ceux qui sont loin, on oublie de créer des liens avec ceux qui se trouvent à proximité de nous. Certes, internet et les réseaux sociaux permettent de rencontrer des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêts que soi mais ni internet, ni Snapchat ou encore Instagram ne constituent une fin relationnelle en soi. Une fois les écrans éteints, toutes ces relations virtuelles qui paraissent si riches lors des échanges sont bien loin. Et on se sent soudain très seul...

Pendant longtemps, il était quasiment nécessaire de s’allier à un groupe pour ‘exister’ socialement.

De nos jours, c’est l’individu et ses compétences relationnelles qui priment.

Il s’agit d’ailleurs d’une tendance très valorisée par notre génération et les réseaux sociaux, notamment avec les leaders d’opinions. Or, pour les introvertis, il est difficile d’aller au-devant des autres et d’affirmer ses idées. Se constituer un réseau relève alors d’un véritable défi auquel il est difficile de faire face. Résultat : ils ont tendance à se replier sur une passion qui les isole encore plus. En 2020, les confinements successifs ont amené le sujet de l’isolement au centre des préoccupations. A tel point que le gouvernement a fait de la santé mentale une priorité durant le dernier confinement, qui de fait, s’est avéré bien plus permissif que les deux premiers.

En effet, une fois enfermés chez eux, certains, privés de vie sociale se sont retrouvés totalement esseulés. L’absence d’interactions a plongé les personnes les plus fragiles dans une profonde solitude qui a parfois abouti à des cas de dépressions. Même pour les plus solitaires, cet isolement imposé est vite devenu pesant voire insupportable.

Être seul est une chose, mais seulement si c’est voulu.

Autrement, ça vire vite à la psychose, car, comme le disait si bien notre cher Aristote : l’Homme est un animal social. Pour faire court, vous aurez beau être le plus grand solitaire du monde, vous ne pourrez pas vivre sans les autres. Un peu à la manière d’un troupeau vous voyez...

En bref, on prend ses distances avec les autres, mais on sait qu’ils ne sont jamais très loin. C’est d’ailleurs en ce sens que la solitude est à différencier avec le besoin qu'ont certains de se retrouver seuls de temps en temps histoire de souffler un peu.

Et puis, les solitaires ne se sentent pas forcément seuls... Compliqué tout ça.



Article écrit par Elodie Gros Désir

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