Kasbah sans tabous : Les protections hygiéniques nous empoisonnent-elles à petit feu ?
- Fiona Gentilleau
- 21 oct. 2021
- 4 min de lecture
Bien que pratiques, les protections hygiéniques jetables sont devenues un sujet de controverses ces dernières années. La raison ? Leur composition plus que questionnable qui présente des risques pour la santé ainsi que leur impact sur l’environnement. On en parle !
20 milliards de dollars, c’est le poids que pèse le marché des protections hygiéniques dans le monde en 2021. D’ici 2025, ce chiffre aura encore grimpé pour atteindre environ 27 milliards selon certaines estimations. Un marché florissant sur lequel peu de marques se disputent les parts de marché. Always et Nana sont les deux principales marques du secteur et détiennent la majeure partie des parts de marché des protections hygiéniques.
Heureusement, depuis quelques années, de plus en plus de petites marques grapillent une partie de la clientèle des deux géants et proposent des protections hygiéniques plus saines, plus écologiques et surtout plus adaptées au corps des femmes.
Le marché des protections hygiéniques n’a pas attendu les scandales dévoilés par les associations de consommateurs, les féministes et une partie du monde scientifique pour attenter à la santé des femmes.
Et la santé n’est pas l’unique souci que nous pouvons soulever dans ce papier.
Près de 500 millions de femmes n’auraient pas accès à des protections hygiéniques à cause du coût de ces dernières.
La précarité menstruelle est un souci qui n’épargne pas les pays riches puisqu’en France, en 2021, 1,7 million de personnes connaissent la précarité menstruelle. Des maux que les gouvernements tentent de régler comme le fait l’Écosse qui a adopté une loi en 2020 rendant les protections hygiéniques gratuites et ce pour toutes les femmes. La France joue aussi les bons élèves pour répondre en urgence à cette précarité.
Ainsi, des protections périodiques gratuites sont mises à disposition des étudiantes, depuis mars 2021, dans les résidences universitaires des CROUS et les services de santé universitaires.
Et pour vos beaux yeux, chez Kasbah, on a décidé d’aller un peu plus loin dans les explications qui jusque-là, sont trouvables sur n’importe quel site. Un phénomène de société s’accompagne toujours d’un effet rebond auprès des marques.
Par exemple avec les protections hygiéniques, lorsque les composants des serviettes et tampons ont été dévoilés, la communication des géants de cette industrie s’est tout de suite montrée plus positive, plus naturelle. Ce nouveau modèle s’est construit en mettant en avant non seulement la liberté de bouger et de continuer sa vie comme si de rien n’était mais aussi en mettant en avant l’aspect naturel des produits. Dans les publicités des géants, le produit phare des protections hygiéniques, c’est le coton. Un coton “doux” qui apporte “réconfort et fraîcheur” tout au long de la journée.
Un coton qui contient également bon nombre de substances dangereuses pour la santé tels que le lindane et le quintozène qui sont des pesticides, le glyphosate (oui oui, un herbicide en contact direct avec votre intimité…) ou encore des hydrocarbures aromatiques polycycliques.
Tout un tas de mots incompréhensibles et pas très rassurants, on vous l’accorde. Suite aux dénonciations des consommatrices soucieuses de leur santé, les marques tentent coûte que coûte de redorer leur image.
Et au lieu de se justifier au travers de discours à rallonge postés sur les réseaux sociaux, quoi de mieux que de s’engager pour de nobles causes. C’est en tout cas le parti qu’ont pris certaines d’entre elles en s’engageant à corps perdu dans la sensibilisation au cancer du sein. Un bon moyen de faire oublier, le temps du mois d’octobre, toutes les raisons pour lesquelles il faudrait les boycotter.
Certaines utilisatrices des réseaux sociaux dénoncent cette pratique qu’elles ont baptisé le Rose Washing. Alors certes, il est primordial de se faire dépister, mais n’oublions pas que ces marques qui nous poussent à passer à l’acte sont aussi celles qui mettent notre santé en danger.
Pas de panique, on a la solution !
Depuis quelques années déjà, les alternatives aux tampons et aux serviettes hygiéniques bourrés de parfums et de pesticides font leur apparition. L’une des toutes premières a été la cup en silicone.
Pensée pour recueillir les règles, elle est disponible en plusieurs tailles, ce qui est pratique, et peut être portée jusqu’à 12 heures. Elle présente cependant des désavantages importants notamment en termes d’hygiène puisqu’il faut la vider et la rincer avant de pouvoir la remettre… tâche ardue quand on se trouve dans un lieu public.
De plus, certains médecins ont alerté sur le fait qu’elles présentent, tout comme les protections “classiques”, des risques de choc toxique. Ces quatre dernières années, l’alternative la plus prisée par les jeunes femmes est sans aucun doute la culotte menstruelle. Si au départ elle était peu esthétiques et pas discrète pour un sou, les fabricants ont su la rendre à la fois jolie et pratique.
Son prix quelquefois élevé, se justifie par son caractère réutilisable et la maîtrise totale des flux qu’ils soient modérés ou abondants. Pour les plus téméraires, il est possible d’opter pour le flux instinctif libre. Attention cependant à ne pas prendre trop vite la confiance car au premier éternuement ou fou rire, vous risquez de vous retrouver dans une situation quelque peu délicate. La pratique du flux instinctif libre consiste à maîtriser son flux en contractant les muscles du périnée et en relâchant le tout au moment voulu (généralement quand on va aux toilettes).
A la longue, elle permet à celles qui la choisissent de se passer totalement de protection hygiéniques et par la même occasion de préserver à la fois leur santé et l’environnement. Pour celles qui préfèrent rester classiques, certaines marques se sont spécialisées dans la fabrication de protections hygiéniques réalisées à partir de coton Bio.
C’est par exemple le cas de la marque Jho qui utilise un coton Bio certifié dans la fabrication de ses tampons et de ses serviettes hygiéniques qui se veulent respectueuses de notre corps et de la planète. Pour avoir un ordre d’idée : en 2018, 5,8 milliards de tampons ont été achetés rien qu’aux Etats-Unis. Avec les chiffres c’est nettement plus parlant n’est-ce pas ?
Fermez les yeux et imaginez la marée d’applicateurs en plastiques qui finissent dans les décharges chaque année… Affolant !
Alors après tout ça, plus d'excuses pour ne pas opter pour une alternative bonne pour notre santé ET pour l’environnement.

Article écrit par Fiona Gentilleau & Elodie Gros Desir
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