PRINZLY : VOYAGE À 20 000 LIEUES DE LA TERRE
- Benjamin Germany
- 21 mars 2023
- 3 min de lecture
À l’occasion de la sortie de son premier album « PASSAGER (((8))) », j’aimerais revenir sur le parcours du beatmaker/rappeur Prinzly et comprendre en quoi ce projet est un véritable accomplissement.

Prinzly baigne dans la musique depuis tout petit notamment grâce à ses parents qui faisaient régner le son dans la maison familiale. La diversité musicale était déjà très présente et il fut confronté rapidement à plusieurs sonorités. Comme beaucoup de jeunes auditeurs de l’époque, il découvre le rap par les chaînes de télévision diffusant principalement des clips comme MTV ou MCM ainsi que par son entourage proche.
Aujourd’hui, Prinzly est principalement connu en tant que beatmaker, mais il démarre la musique en tant que rappeur. En effet, il écoute tellement de rap qu’il se décide à en faire lui-même. Il commencera avec le groupe Golden Boys sur Bruxelles, la ville où il grandit et où il se fera un petit nom. Plus tard, il signe un contrat avec une maison de disques en tant qu’artiste et compositeur. Le destin fera que sa carrière de beatmaker prend vite le dessus et le succès de ses productions ne se fait pas attendre. Même si ce n’était pas prévu, Prinzly préfère mettre sa carrière d’interprète entre parenthèses afin de profiter de cette nouvelle aura au sein du label Street Fabulous. Il débute directement en plaçant pour de gros noms comme La Fouine, Niro ou encore Disiz se faisant, petit à petit, une véritable réputation dans son domaine.
Sa collaboration la plus marquante est clairement celle avec Damso. Après avoir travaillé ensemble sur le projet « Lithopédion », Damso fait appel à Prinzly pour un séminaire concernant son prochain album. Ils composent plusieurs morceaux ensemble et l’alchimie est évidente. Damso lui propose donc d’être à la direction artistique à ses côtés afin de composer la majeur partie du projet ensemble. Ces expérimentations donneront les albums « QALF » et « QALF INFINITY ». Tout ce chemin nous amène en 2022, le dernier album de Disiz, « L’Amour », sort.
Le monde découvre la voix de Prinzly au refrain du titre « BEAUGARÇONNE » qui étonne quand on ne sait pas qu’il est également artiste chanteur. Il faudra attendre la fin de l’année pour écouter le premier solo de Prinzly avec les EP de 3 titres chacun « PROPULSION » et « CIEL ». Ces morceau se retrouvent tous sur le premier album de Prinzly, « PASSAGER (((8))) » sorti vendredi dernier.

Entrons maintenant dans le vif du sujet, cette première tentative qui a attiré tous les auditeurs curieux comme moi. Ce qui marque avant même le début de l’écoute, c’est le champ lexical utilisé pour les titres. Le nom de l’album fait clairement référence à l’excellent film de SF « Alien, le 8ème Passager ». L’introduction s’appelle « PROPULSION » et on traverse l’album avec des titres comme
« VOYAGEUR », « SATELLITE » ou encore
« SUPERSONIC » avec Disiz, jusqu’à arriver à « TERRA » faisant penser à l’atterrissage sur Terre. Quand un artiste réfléchit autant pour soigner ses titres, on se doute qu’on va avoir affaire à un album intéressant, au minimum.
Et si on parlait un peu de musique désormais ?
C’est simple, l’album est une petit claque auditive pour ma part. Le premier point à retenir est que « PASSAGER (((8))) » est autant un album de beatmaker que de rappeur. La qualité de certaines productions est juste stratosphérique. Avec les différents beat switch, on lorgne vers l’expérimental sans jamais oublier de garder un morceau efficace, je pense notamment à des titres comme « GAMMA » ou « CHROME SURFER ».
Les productions sont en constante évolution. On peut parler également des featurings. C’était déjà alléchant sur le papier, mais la façon qu’à Prinzly de les utiliser est bluffante. Il amène deux fois Hamza, une pour un morceau drill bien bourrin et une autre pour un tube pop dont le refrain me hantera pour un petit moment. Tiakola n’a jamais été aussi pertinent que sur « COMPACT », il prend Disiz pour un morceau purement électro et laisse Laylow embellir un interlude entier.
Bref, un vrai travail de chef d’orchestre. Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est la cohérence. On est dans un album, un vrai. Un projet spatial autant dans les prods que dans le traitement de sa voix qui devient un instrument à part entière. Tout simplement de la bonne musique bien réfléchie.

Après la surprise que fut cet album, j’ai hâte de voir la suite du parcours de Prinzly, autant dans sa carrière solo que dans les univers qu’il partagera avec d’autres artistes. Il commence également à envahir la planète pop en bossant avec Christine and the Queens ou encore Loïc Nottet. Prinzly n’a pas fini de nous surprendre, j’en suis persuadé.
Article écrit par Benjamin Germany
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