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LES ALBUMS TROP LONGS : NOUVEAU PARASITE DE LA MUSIQUE.

Depuis l’arrivée des plateformes de streaming dans la musique et surtout la comptabilisation de ces dernières dans les chiffres de ventes, une nouvelle tendance a débarqué dans la musique mainstream, celle des albums (trop) longs. Explorons ensemble ce phénomène qui fait du bien au porte-monnaie mais beaucoup moins à la musique.

Depuis 2016, les chiffres obtenus sur les plateformes telles que Spotify ou Deezer sont comptabilisés dans les ventes et dans les certifications (or, platine…). Une évolution nécessaire face au succès fracassant de ces plateformes et les nouvelles méthodes de consommation qu’elles ont apportés. Les certifications ont commencé à pleuvoir sur le rap français ce qui a confirmé la domination de ce genre dans la musique francophone. Les labels et les artistes ont très vite compris que ces plateformes offraient une nouvelle carte a joué : le CD physique n’est plus une priorité, on peut désormais offrir de la musique directement sur les plateformes. Une révolution bénéfique pour les auditeurs grâce à une accessibilité illimitée. Les calculs sont simples : plus de morceaux = plus de streams.

Certains misent sur les rééditions d’albums, ce qui permet d’ajouter des streams sur le projet et aller chercher les certifications. Mais concentrons-nous sur ceux qui font, directement, des albums très longs. Il y a un exemple évident qui est celui de Jul. Depuis le début de son succès avec « Dans ma Paranoïa », Jul n’a jamais fait un projet de moins de 17 titres et son dernier en date « Cœur Blanc » monte jusqu’à 40 titres. Je ne doute pas de sa générosité à offrir pour son public un maximum de morceaux, ce qui me tracasse, c’est la qualité qui peut en ressortir et ce qu’on va retenir de tous ces projets. Mais on peut également parler de Nekfeu. Après son album « Cyborg » faisant 14 titres, et pour beaucoup son meilleur projet,

il revient avec « Les Étoiles Vagabondes », un album de 18 titres qui deviendra, deux semaines plus tard, un album de 34 morceaux dans sa version « Expansion ».

Il aurait pu faire un projet de 12 titres très marquant, mais finalement, c’est un album assez indigeste dans lequel on ne retient pas la moitié des morceaux.

Et c’est là le gros souci, pour reprendre l’exemple de Jul, n’est-ce pas triste de se dire qu’on ne retiendra pas les 3/4 de son œuvre ? Finalement, on finit par ne plus écouter un album mais plutôt piocher des chansons à mettre dans nos playlists.

Quand on regarde dans le rétroviseur, les albums qui ont marqué l’histoire étaient quasiment toujours assez courts.


Pourquoi ?


Car ça laisse l’occasion à chaque titre qui compose l’album de briller par sa singularité. Prenons le classique parmi les classiques : « Thriller » de Michael Jackson. Dans sa version initiale, l’album fait seulement 9 titres et plus de la moitié est connue du monde entier pour ne pas dire l’entièreté. Par la suite, chacune des sorties de Michael était un évènement à ne pas rater et c’est exactement cela qui nous manque aujourd’hui. Bien entendu, tout le monde n’est pas Michael Jackson, mais à force de donner trop de musique, on la banalise.

Heureusement, certains artistes parviennent encore à susciter de l’attente autour d’eux. PNL par exemple, leur retour avec l’album « Deux Frères » était un véritable évènement qui a marqué le public. Résultat, l’album est encore écouté des années plus tard et je suis sûr que le prochain sera également un moment qui nous fera vibrer.


C’est la rareté qui rend chaque morceau si précieux. L’inondation de titres ne fera que nous noyer. Elle génère de l’argent dans l’immédiat mais ne restera pas dans les mémoires. Évidemment, je fais une généralité, certains albums longs deviendront sûrement des classiques et d’autres, plus courts, partiront aux oubliettes. Je voulais juste rappeler que les playlists c’est génial pour les soirées, mais que ce sont les albums qui nous font sentir proche d’un artiste, ce sont eux qui nous accompagnent au quotidien, donc s’il vous plaît, ne les gâchez pas.


Article écrit par Benjamin Germany

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