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L'OPINION KASBAH : VIOLENCES GYNÉCOLOGIQUES : ENTRE TRISTESSE ET INDIGNATION

Dernière mise à jour : 16 déc. 2021

Savez-vous ce que sont les violences gynécologiques ?

Le Haut Conseil à l'Égalité des femmes et des hommes (HCE), en donne la définition suivante : « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique […] sont des gestes, propos, pratiques et comportements exercés ou omis par un.e ou plusieurs membres du personnel soignant sur une patiente au cours du suivi gynécologique […] Ils peuvent prendre des formes très diverses, des plus anodines en apparence aux plus graves. »

En novembre 2014, le hashtag #PayeTonUtérus est lancé sur Twitter, générant plus de 7000 témoignages de femmes victimes notamment d’examens vaginaux brutaux ou pratiqués sans leur consentement, jusqu’à des violences sexuelles.


L’année suivante, en 2015, des documents de la Faculté de médecine de l’Université Lyon-Sud sont rendus publics. Ces derniers révèlent qu’il est attendu des étudiants, dans le cadre de leur formation, qu’ils pratiquent des touchers vaginaux sur des patientes « endormies », donc sans leur consentement.

À la suite de ces événements, de nombreuses associations féministes ont décidé de relayer les témoignages de femmes victimes de ces pratiques scandaleuses, et l’expression « violences gynécologiques » est ouvertement employée depuis.

Le 23 septembre dernier, le média France Info publiait une enquête bouleversante à ce sujet. Une jeune femme, Agnès*, témoigne de son effroyable expérience au sein du service de gynécologie de l’Hôpital Tenon à Paris.

Reçue par le chef du centre endométriose, à la suite d’une opération effectuée afin de soigner son endométriose, dont elle souffre des effets secondaires, la victime livre un témoignage révoltant auprès des journalistes de France Info.

« Il arrive et insère directement un spéculum de manière extrêmement violente, sans lubrifiant, sans rien. […] Je pousse un cri, je sens la fissure que j'ai à ce moment-là qui se déchire, je sais que je suis en train de saigner. Il dit alors qu'il va procéder à un toucher rectal. Je lui dis : ‘non, non, pas de toucher rectal, je viens d'être opérée d'un abcès de la marge anale.' Il ne me regarde pas. Il insère deux doigts dans mon anus, et je sens toutes les sutures qui craquent, les cicatrices qui explosent, j'ai une douleur absolument fulgurante, je me débats dans les étriers, je hurle. »


Même après plusieurs lectures de ce passage du témoignage, cela provoque toujours cette même émotion de colère, de tristesse et d’indignation. On ne peut s’empêcher en tant que femme de se mettre à la place d’Agnès.

Une enquête interne est en cours au sein de l’hôpital, une enquête qui ne mènera sans doute à rien car ce genre d’affaire entacherait gravement la réputation de l’établissement, voire d’une partie du corps médical.

Lorsqu’une personne décide de devenir médecin, elle le fait avant tout pour le côté humain, non ?

Alors, même si les médecins suivent une formation de huit années, les aspects sociaux et humains se doivent d’être plus qu’abordés. Ils doivent occuper une place prépondérante dans les enseignements. Cela éviterait sans doute à certains de poursuivre dans une voie pour laquelle ils ne sont pas faits.

C’est avant tout une vocation, alors, comment est-ce possible de pratiquer de tels actes ?

La justice se doit également d’être intransigeante dans ce genre d’affaire, car les séquelles pour les victimes par la suite sont profondes et gravées dans leur mémoire.


*Le prénom a été modifié par France Info.


Article écrit par Doriane Frère

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