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KASBAH & CHILL : YOU

Sortie le 15 octobre dernier et une des séries fétiches sur Netflix, la troisième et avant-dernière saison de la série You fait presque davantage parler d’elle que les deux précédentes.

Rappelons-le, You suit les névroses mouvementées de Joe Goldberg (Penn Badgley et initiateur du personnage de Dan dans Gossip Girl), un psychopathe romantique dont les principales victimes sont malheureusement les femmes dont il tombe amoureux.

Ces ébats sont principalement dans sa tête et c’est l’élément qui fait la singularité de la série qui, bien qu’elle n’emprunte pas la thématique la plus excessivement originale de ces dernières années (nous pouvons notamment citer Dexter, Mindhunter, ou encore Hannibal dans la catégorie des psychopathes au QI surdéveloppé), se différencie par sa tonalité intimiste et accessible.

Car la grande différence avec un Hannibal dont on ne suspecte aucun trouble dû à son éloquence et son statut social élevé, ou encore les détectives dans Mindhunter, dont c’est l'objectif principal de savoir pourquoi les meurtriers agissent comme ils agissent, le petit Joe,

frêle, fragile, sensible, et simple nous dévoile tout le fil de sa pensée sur un plateau doré, nous permettant ainsi de comprendre ses agissements.

Elle nous sert enfin les motifs d’un psychopathe, et là où la série relève du génie, c’est que, par le biais de ces informations, nous trouvons le protagoniste attachant.

Dans la première saison, nous suivions Joe, un lecteur invétéré comme il n’en existe plus à l’aube de notre siècle, un romantique, amoureux de l’amour qui prend pour cible une aspirante jeune écrivaine, Beck, dont le profil d’instagrameuse timide et d’écrivaine passionnée, n’est rien de plus qu’un reflet facilement imitable et identifiable des bribes d’une génération Y éduquée entre les deux.


Bien sûr, cette relation à double tranchant tourne vite au tranchant tout court, puisque Beck, moins amoureuse que Joe, fait grandir en lui le monstre que nous lui connaissons. Si vous ne le savez pas déjà, vous vous doutez bien de la fin de cette histoire.


Dans la deuxième saison, Joe fait la connaissance de Love, incarnée par l’excellente Victoria Pedretti, qui se trouve finalement être la femme de sa vie (ou la femme de sa mort, on ne sait plus), mais pas pour des raisons uniquement amoureuses.

Il se trouve qu' en passant du temps avec cette cuisinière aux abords doux et sensibles, il apprend des choses sur lui-même.

Car Love (dont le prénom est d’une ironie percutante, puisqu’il appuie le propos précédent stipulant que Joe tombe amoureux de l’Amour) elle-même non dénuée de défauts, pour ne pas dire de tendances possessives et meurtrières aussi passionnées que celles de Joe.


Ce qui nous donne cette troisième saison, dans laquelle nous aurions pu penser que Joe allait remplacer Love par une autre pour créer une linéarité avec les autres saisons. Et bien, c’est à la fois le cas, et pas. Dans cette saison, le couple qui a maintenant un fils, Henry, est soudé pour le meilleur et pour le pire, sujets aux secrets les plus lourds.

Ce qui est intéressant, c’est que Joe, initialement un bourreau, est presque devenu une variante de victime dans cette saison où il perd peu à peu le contrôle de la passion maladive de son épouse.

Toujours aussi prompt à utiliser les technologies pour faire des enquêtes sociales sur ses proies, Joe est devenu un professionnel de la psychologie inversée, concédant à des choses qu’il ne souhaite pas pour en faire d’autres.

Une saison particulièrement jouissive annonçant une saison 4 prochaine, mettant la série dans notre catégorie de plaisirs coupables.

Les + :

  • Un personnage que l’on aime détester, puis qu'on aime encore, et après on ne sait plus

  • Un effort de complexité et de non linéarité scénaristique entre les saisons

  • Addictif, on ne sait pas pourquoi

Les - :

  • Une dernière saison arborant des airs de Desperate Housewives, révélant un sociopathe à Wisteria Lane

  • Parfois répétitifs, mais se sauve assez rapidement tout seul

Article écrit par Inès Baalouche

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