Kasbah & Chill : Mare of Easttown
- Inès Baalouche
- 8 déc. 2021
- 2 min de lecture
Mare of EastTown est la nouvelle petite perle de HBO, et nous introduit dans l'univers glauque et puissant de la série policière “déjà-vue” mais sacralisée par la performance d’une Kate Winslet éveillée, forte, troublée et simplement grandiose.

Notre Rose de Titanic, affublée par des froufrous et des robes de soirée appuyant les pores de son anatomie, n’est plus et laisse place à Mare Sheehan, une détéctive locale, mère célibataire cynique, peu apprêtée, désenchantée, et pourtant, particulièrment aimante, dont les démons ainsi que ceux des autres la rongent quotidiennement.

Mare vit à Easttown, un patelin paumé, au fin fond de la Pennsylvanie (USA), dans lequel les délits les plus agaçants consistent à entrer par effraction chez l’habitant pour y trouver un abri pour la nuit. Jusqu’à ce qu’un soir, le meurtre implacable d’une jeune adolescente, réinitinialisant, par ailleurs, le cas d’une autre adolescente disparue depuis 1 an, vienne perturber la tranquilité de Easttown.
Mare (signifiant “jument” en anglais), femme aguerrie, survoltée, dont la sensibilité et les contradictions ineffables font vibrer et exposent nos propres paradoxes, est en charge de l’enquête qui va changer à tout jamais les relations intriquées des habitants de Easttown. Avec seulement sept épisodes, le réalisateur arrive à nous pondre plusieurs twists et ceci, jusqu’à la fin de la série.

Sans en dévoiler davantage, Mare of Easttown se différencie des séries porteuses du même concept, comme True Detective ou encore MindHunter, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, la série est portée par un figure féminine forte, vibrante et surtout humaine.
La série ne s’établit pas uniquement autour de l’enquête et c’est ce qui lui donne de la consistance, alors même que le concept de l’enquête policière macabre ne soit pas d’une originalité excessive.
Les problèmes personnels de Mare sont au cœur de sa capacité ou non capacité à résoudre l’enquête et le réalisateur les fait interférer brillamment à des moments où l’enquête stagne et/ou bat son plein.
L’actrice, que nous savons britannique, s’est démêlée avec brio pour incarner cette policière à l’accent farouchement nord-est américain, dont nous ne devinons absolument pas pendant le visionnage de la série qu’il n’est pas le sien.

Un éventail de personnages secondaires régule les comportements de Mare et l’aide à choisir son camp dans sa propre bataille.
Un casting de qualité vient englober une trame dont le glamour n’est pas à l’ordre du jour: nous retrouvons Guy Pearce (Memento) ou encore l’excellent Evan Peters (American Horror Story) qui nous délectent d’une performance différente de ce à quoi ils nous ont habitué jusque-là.

Easttown, la petite ville américaine “ennuyeuse”, “sans intérêt”, "tranquille" se voit réveiller par l’annonce de ce dernier meurtre, révélant tour à tour les secrets et les personnalités de ses habitants.
Révélant également les raisons de leurs comportements, qui sont parfois (et même souvent) justifiées par des situations embarrassantes.
Mare of Easttown vaut cruellement le détour et nous embarque dans une épopée policière sans prétention, ravivée par la performance reconnue de Kate Winslet, récompensée aux Emmy cette année, pour avoir développé un personnage proche de la réalité et juste.
● Les + :
Une enquête policière sans prétention et qualitative
Un premier rôle féminin actuel et substantiel
Une trame addictive et surprenante
● Les - :
Une thématique déjà-vue
Un ensemble de seulement 7 épisodes rendant le tout un peu court
Article écrit par Inès Baalouche
Commentaires