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KASBAH & CHILL : H24

H24 est une série conçue et dirigée par Valérie Urréa et Nathalie Masduraud, dépictant 24h de harcèlement, de misogynie, de sexisme, de viol, d’emprise, et toute forme d’abus, dans la vie d’une femme.



Un combo de 25 épisodes de 3 à 5 minutes sont mis en ligne sur ARTE depuis le 23 octobre et surplombent entre désinhibition poétique et littéraire, une série de textes courts et puissants qui explore la quintessence d’une ségrégation féministe entre monologues et slams.

Chacun des épisodes est écrit par une scénariste différente, chacune ayant vécu ou racontant une situation qui a réellement été vécue par une autre. Une série internationale étendue en 5 langues (français, anglais, italien, espagnol, russe), regroupant des icônes féminines du cinéma telles que Diane Kruger, Camille Cottin, Anaïs Demoustier, Souhaila Yacoub, Susana Abaitua, et bien d’autres.

Les sujets sont aussi variés que ressemblants car, malheureusement, il ne s’agit pas d’impressionner par une prouesse de diversification mais bien de dénoncer, d’attaquer et d’exprimer tout l’inconfort d’une moitié de l’humanité.

Les textes sont parfois crus et sont portés par des actrices aussi bavardes que muettes, aussi immobiles que dansantes, aussi resplendissantes qu’écrasantes.

La présence et la voix masculine sont très rarement montrées et entendues et lorsque c’est le cas, l’homme est dégradé, sale, perverti et renforce les figures à la fois fortes et fragiles des femmes.


Souvent, la femme incarne elle-même le bourreau car rien n’est plus efficace qu’une démonstration par imitation.

La mise en place d’un quatrième mur vient dérailler le système cinématographique et nous fait regarder la réalité droit dans les yeux de la femme qui s’adresse à nous.

Une souffrance assumée et dénonciatrice fait l’objet de nombreux jeux de mots, de joutes emblématiques, de métaphores et de prouesses littéraires élaborées, efficaces, cinglantes et poignantes.

La série est autant littéraire que d’utilité publique et raconte des histoires que beaucoup connaissent “déjà” malheureusement. Car, c’est ce “déjà” qui dérange et se retrouve dans la plupart des contenus.

Une impression de répétition se fait donc ressentir dans la série; du “déjà-vu” assumé par les écrivaines, comme s’il fallait que l’information rentre sans aucune forme de procès. Une volonté d’imposer, de fixer d’un regard froid, sans peur.

Des pensées de femmes intimes, parfois controversées, des appels de conscience formalisés par une intimité sauvage, n’appelant pas nécessairement à la victimisation de la femme mais à la compréhension individuelle de chacune, laissant place à des pensées dites “malsaines” mais tout à fait naturelles en l’état. H24 est en ce moment disponible sur ARTE et invoque la conscience générale de chacun.

● Les + :

  • Une diversité de formats mettant en lumière des femmes de tous les types

  • 24 faits réels, 24 écrivaines, 24 actrices

  • Une écriture poétique, forte, poignante

Les - :

  • Droit au but et agressif (mais c’est plutôt une bonne chose)

  • Des sujets durs, des scènes plus insinuées que montrées


Article écrit par Inès Baalouche

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