KASBAH & CHILL : DUNE
- Inès Baalouche
- 29 sept. 2021
- 3 min de lecture
En une semaine déjà, Dune, le film tant attendu de Denis Villeneuve, à qui l’on doit entre autres Premier Contact (2016), Blade Runner 2049 (2017), ou encore Prisoners (2013), fait déjà plus d’un million d’entrées au Box Office français.
Comment cet engouement autour du nouveau film du réalisateur québécois s'explique t-il ?

Pour comprendre cet élan autour du film, il faut en analyser rapidement l’origine. Dune est donc originellement un roman de science-fiction de Frank Herbert, publié aux US en 1965. Le livre est le premier d’un cycle de six tomes, appelé le Cycle de Dune et est considéré comme un des romans de science-fiction les plus vendus au monde.
Une première adaptation au cinéma avait déjà été réalisée par le maître David Lynch, mais le film est malheureusement passé à la trappe lors de sa sortie en 1984.
Depuis la dernière adaptation de Lynch, quelques réalisateurs dont Jodorowsky, ont essayé de réadapter l’ambitieuse œuvre de Herbert, mais sans succès. Le Dune de
Jodorowsky a d’ailleurs beaucoup fait parler de lui, pour ne pas voir le jour à la fin pour cause de budget pharaonique et ambitions faramineuses ! La densité et la richesse du livre ont rendu l’adaptation cinématographique quasi impossible, d’autant plus que le livre est narré par beaucoup de bribes de pensées du personnage principal, Paul.
Ainsi, Dune a fait partie, pendant des années, de ces films maudits, inadaptables au grand écran. Dune n’est pourtant pas exempt d’une narration assez classique dans le film, s’accordant à un manichéisme tel qu’on en avait pas vu depuis les grandes saga dignes de Stars Wars.

Le film raconte l’histoire du destin exceptionnel de Paul Atréides (Timothée Chalamet), héritier des Atréides, une noble famille dont le règne s’étend sur la planète Caladan.
Le père de Paul, le Duc Léto Atréides, incarné par un Oscar Isaac, mêlant fermeté et empathie naturellement distribuées, enseigne à son fils les valeurs dignes d’un leader juste et puissant.
En parallèle, la mère de Paul, Dame Jessica (Rebecca Ferguson) voit en son fils une sorte d’élu, et décide de lui inculquer en secret les codes de l’ordre du Bene Gesserit, une secte féminine vouant un culte à la magie, potentiellement noire. Malgré son teint pâle et son corps frêle, Paul est donc voué à devenir un être d'exception, "l'Élu", puisqu’il a, en lui, l’âme d’un guerrier et d’un sorcier.
Tout au long du film, Paul fait, à ce titre, des rêves étranges et omniprésents, dont nous ne savons pas vraiment s’ils sont prémonitoires (mais sûrement), dans lesquels il voit régulièrement une jeune fille exotique, belle et mystérieuse incarnée par l’égérie cinématographique de 2021, Zendaya.

La jeune fille en question appartient au peuple des Fremen, vivant sur la planète Arrakis, surnommée DUNE.
Dune, c’est donc ça: une planète désertique, sablée, brûlante et “dangereuse” par l’existence, notamment, de ce qui sont appelés des Shai-Hulud, des vers de sable, apparaissant notamment lors du surgissement d’un bruit, et avalant tout sur leur passage.
Nous l’aurons rapidement compris, le destin de Paul et de Chani (Zendaya) se doit de s'entremêler, d’autant plus que l’arrivée des Atréides sur Arrakis à cause d’une matière première, une sorte d’épice, complique les futurs rapports politico-culturels de ces derniers.
Bien que l’histoire s’octroie et use du fantasme des peuples et des civilisations “modernes” contre celles dites “archaïques”, le film en est tout de même spectaculaire mais de façon épurée et vaut, en ce sens, le coup d'œil.
Force est de constater que le film a eu l’effet escompté auprès de la scène française, et que Denis Villeneuve a tout de même répondu à un projet ambitieux, difficile à consolider, et probablement initiateur d’autres à venir.
Les + :
Une adaptation respectueuse de sa littérature (en plus épurée)
Des décors & visuels dignes de tableaux de science-fiction
Un film ambitieux, qui “fait du bien”
Les - :
Une non transcendance scénaristique finalement
Quelques clichés manichéens en termes de dialogues (“l’élu”, “le pouvoir”, “le méchant”, “notre seul espoir”,...)
Quelques frustrations sur certains manques de détails et de profondeur sur les univers et les spécificités des personnages.
Article écrit par Inès Baalouche
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