KASBAH & CHILL : DON’T LOOK UP
- Inès Baalouche
- 19 janv. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 janv. 2022
Don’t Look Up (traduction anglaise: “ne regarde pas en haut”) est un peu devenu le phénomène Netflix de ces dernières semaines. Créée par le réalisateur et spécialiste en comédie cinglante et insensée, Adam McKay (Vice, The Big Short), le film n’échappe pas vraiment à la règle (et peut être encore moins que les autres) de la dénonciation politique survolée et affaiblie par un humour un peu trop “américain”.

Une recette de film pourtant alléchante sur le papier puisque ce dernier réunit un casting délirant, provocateur et emblématique avec Leonardo Dicaprio qui campe le docteur Randall Mindy, un spécialiste en astronomie anxieux et Jennifer Lawrence qui joue Kate Dibiasky, son élève et jeune doctorante cynique aux allures d’une Daria “nerd” dépressive.
Ajoutez à cela une Meryl Streep agaçante en présidente de la République “Trumpiste” et u
Jonah Hill en fils à maman sans substance et nous obtenons un beau cocktail coloré de l’extérieur, mais pas très goûtu.

Malgré un éventail de personnages le plus souvent stéréotypés (mention spéciale à Timothée Chalamet qui arrive tout de même à nous charmer avec son skateur/hippie hybride touchant et complètement tordu), le film est à, un certain niveau, intelligent dans le sens où il dépeint une nonchalance médiatique et politique face à une urgence évidente.
En effet, le professeur Mindy et Kate sont les premiers, et de manière complètement anodine, à faire la découverte extraordinaire d’une météorite s’approchant un peu trop vite et un peu trop près de la planète Terre.
Personne, absolument personne (ou presque), ne les prend au sérieux. A partir de là, le thème est lancé et c’est dans son approche cynique et son moyen de l’aborder que Adam McKay parvient à échapper au stéréotype trop proche du film de buzz.

La quête des personnages stagne pendant tout le film sur la tentative à convaincre les masses d’un désastre proche et perd de sa contenance dans un étalage, tout de même élaboré, d’interviews et de meetings inutiles, tendant à dénoncer la dépréciation des politiques sur la question environnementale.
Une critique évidente des réseaux sociaux et d’une ère de l’image cinglante, dépourvue de sens et d’empathie (notamment illustrée par la grandiose performance de Ariana Grande) vient englober la piqûre médiatique fausse et clownesque d’une Cate Blanchette campant une journaliste “gold-digger” (femme intéréssée par un homme uniquement pour son argent).

En soi, Don’t Look Up n’est pas un film à classer dans la catégorie des “bouses” apocalyptiques et le sujet de la météorite venant s’abattre sur Terre est effectivement une métaphore grinçante sur la nécessité d’agir rapidement contre les méfaits climatiques et environnementaux.
Il ne faut pas oublier que le film est effectivement une satire, ce qui lui vaut d’ébranler ses personnages vers des clichés assumés sans en faire, pour autant, une épopée délicate.
● Les + :
Une critique de l’indifférence politique face aux sujets pressants environnements
Le film fait parfois sourire, et le se regarde facilement
● Les - :
Peu fiable et un peu répétitif suite aux multiples scènes de rendez-vous et d’interviews non prises au sérieux
Une exagération un peu poussée
Article écrit par Inès Baalouche
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