KASBAH & CHILL : Death to 2020

Le mockumentaire Death to 2020 (“Mort à 2020” - qui existe aussi pour la version 2021) est un faux documentaire satirique, écrit et réalisé par Charlie Brooker, le créateur de la série d’anthologie, Black Mirror.

Marquées par un lot de catastrophes naturelles inquiétantes, d’absurdités politiques continues, de faits sociétaux aussi décadents que prometteurs, ces deux dernières années ont été un tel désastre dystopique qu’il était impossible pour Charlie Brooker de n’en tirer qu’un simple épisode de Black Mirror.

Par une pointe d’humour parfois peu subtil - il faut l’admettre -, il expose sa vision satirique et ridicule des événements (supposés internationaux) marquants de ces années.

Nous constatons tout de même que ces derniers sont plus centrés sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Le documentaire reprend des images d’archives qui sont elles-mêmes mêlées à des faux témoignages d’acteurs, révélant un casting exemplaire: Samuel L.Jackson, Lisa Kudrow, Leslie Jones, Kumail Nanjiani, Tracey Ullman et Hugh Grant.

Le casting surplombe un éventail de fausses personnalités “faisant notre monde”, comme des scientifiques, des politiciens, des youtubeurs, ou même des personnes “lambda”, participant à toute forme de gavage informationnels, entre témoignages complotistes et récusations politiques formelles et informelles.

Nous retrouvons, par ailleurs, l’élégant Hugh Grant, qui joue un historien royaliste, péteux et “old-fashioned”, ne cessant d’illustrer ses propos par des références approximatives à la pop-culture, citant des œuvres comme Game of Thrones ou encore Star Wars.

Parmi les personnages travaillés et particulièrement drôles, nous retrouvons également Tracey Ullman, jouant une reine d’Angleterre utilisant Youtube comme médium pour faire passer des messages d’envergure politique.

La révélation de Diane Morgan, qui joue une citoyenne britannique lambda, faisant part de ses ressentis quotidiens et de son rapport aux applications de dating pendant le Covid, est tout autant délectable. Le mockumentaire dépeint, non timidement, les sujets de société qui ont envahi nos feeds et nos écrans ces deux dernières années.

Bien entendu, le sujet du/de la COVID n’y passe pas, mais Brooker a tout de même tenu à respecter l’ordre chronologique des événements.

Aussi, avant d’aborder le sujet de la pandémie, d’autres sont apparus lorsque 2020 commençait “normalement”.

Le mocku commence ainsi avec l’inquiétude du réchauffement climatique dû aux catastrophes naturelles illustrées par les incendies en Australie, les coulées d’eau, les vents extrêmes, mais aborde aussi le Brexit, les élections présidentielles américaines mettant en concurrence Biden et Trump, la victoire de Biden, l’assassinat de George Floyd et la montée du mouvement #BlackLivesMatter.

La pandémie étant le sujet le plus abordé, il en fait un focus beaucoup plus élaboré. Lui connaissant la "pâte" subtile de Black Mirror, il est difficile de croire que Brooker se cache derrière ce docu, parfois rustre, à l’humour plutôt américain, mais finalement efficace.

Il vaut tout de même le détour pour le gros recap “informatif” de ces années covid.

● Les + :

• Un faux docu à ne pas prendre au sérieux, drôle et immersif

• Un casting varié et des personnages hauts en couleurs

• Certains personnages sont vraiment bien développés

● Les - :

• Un humour facile, mais qui fait du bien

• Un recap supposé mondial, mais plutôt centré sur les US

• La version 2021 est répétitive et moins engageante par rapport à celle de 2020

Article écrit par Inès Baalouche