Kanye West : Un génie incompris en plein naufrage
- Elodie Gros-Desir
- 2 déc. 2022
- 4 min de lecture
Antisémitisme, fraternisation avec des suprémacistes blancs, craquages... Kanye West est actuellement au cœur de la tourmente. Le désormais ex mari de Kim Kardashian multiplie les frasques au point de devenir persona non grata auprès de ceux qui chantaient auparavant ses louanges. Chronique d’une descente aux enfers.

Début octobre, la Fashion Week parisienne bat son plein. Les créateurs, toujours plus inventifs les uns que les autres révèlent le fruit de leur labeur au grand public.
Les fans de mode eux, se pressent aux défilés impatients de trouver des tenues dont ils pourront s’inspirer ou d’apercevoir une de leurs idoles. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’édition 2022 leur a réservé bien des surprises.
Parmi elles, l’apparition médiatisée de Bella Hadid sur laquelle les stylistes de Coperni ont vaporisé une robe qui a fait sensation sur la toile. Malheureusement, la mythique robe blanche de Bella sera vite balayée par une autre célébrité : Kanye West.
Récemment repabtisé Ye, l’artiste fait couler beaucoup d’encre depuis sa séparation avec Kim Kardashian. D’ordinaire très discret, il s’est révélé instable et provocant. N’hésitant pas à harceler son ex-femme et son nouveau compagnon ou encore à poster des affirmations plus qu’osées sur ses réseaux sociaux, Kanye West auparavant très apprécié est devenue la bête noire des internautes.
Dérapages à la Fashion Week
Le 3 octobre dernier, les professionnels de la mode et les fashion victimes reçoivent un mystérieux SMS. Ce dernier les informe que le défilé de la marque Yeezy se tiendra le jour-même à 17h45. Curieux, ils n’ont pas hésité une seule seconde à modifier leurs plans pour assister au défilé de l’artiste. Une fois sur place ils n’en reviennent pas : le défilé Yeezy se tient dans un Conforama désaffecté. Quelque peu déçus, ils consentent cependant à rester : après tout, le propre des génies, c’est d’être des personnes incomprises. La foule est dense. Les noms les plus influents du milieu sont présents, impatients de découvrir ce que leur réserve Kanye West. A 18 heures, une vidéo est projetée sur un drap blanc. Personne n’y comprends rien... A la fin de la projection, silence.

Tout le monde retient son souffle. Après de longues minutes, il faut se rendre à l’évidence : il n’y aura pas de défilé pour l’instant. Au lieu de ça, Kanye West apparaît chaussé de tongues à strass. Il arbore fièrement un t-shirt White Lives Matter, slogan de l’extrême droite américaine...
Le public, suspendu à ses lèvres n’aura droit à aucune explication concernant son accoutrement. Au lieu de ça, ils assistent à un monologue décousu à propos du temps et de sa place dans le domaine de la mode. Dans son discours, il évoque également sa collaboration avec Gap qui s’est achevée quelques semaines auparavant suite à un désaccord concernant le prix de vente des produits... Tout un tas d’explications vides de sens pour le public.
Quand il consent enfin à quitter la scène, Ye fait place à une chorale d’enfants qui entonnent des chants religieux. 19h30.
Près de deux heures plus tard, le public est servi : le défilé commence. Enfin... si on peut appeler défilé le passage de silhouettes sombres dans les allées du hangar désaffecté. Question mode les pièces imaginées en collaboration avec le designer Shayne Oliver sont décrites comme classiques. Pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Antisémitisme et fraternisation avec l’extrême droite
Pendant ce temps, à l’abri des regards Kanye West fraternise avec la très controversée commentatrice politique Candace Owens. Proche de Donald Trump, elle est régulièrement pointée du doigt par les militants antiracistes.

Choquée par ce simulacre d’allégeance prêté à l’extrême droite, la journaliste Gabriella Karefa-Johnson, l’une des invités du défilé Yeezy, y va de son petit commentaire. Militante pour les droits civiques et première femme noire à orchestrer une couverture pour le magazine Vogue, elle se positionne indéniablement à l’encontre de tout ce que défend Kanye.
« Il essaie d’illustrer un monde dystopique où la blancheur pourrait s’éteindre, ou du moins serait suffisamment en danger pour exiger une défense » s’offusque-t-elle sur les réseaux sociaux.
« Il n’y a pas d’art à travers ça » a-t-elle conclu. En réponse, Kanye West fait le choix puérile de l’attaquer sur son physique. Il publie une série de clichés de la journaliste, critiquant son style vestimentaire et affirmant qu’elle n’est « pas une personne de la mode ». Un post qu’il supprimera quelques heures plus tard.
Malheureusement pour Ye, internet n’oublie pas. Plusieurs médias et internautes, avides de ragots ont d’ores et déjà fait des screens qu’ils repostent sur leurs réseaux sociaux. Très vite, les internautes et certaines célébrités prennent la défense de Gabriella Karefa-Johnson. Parmi eux, Gigi Hadid qui exprime son mécontentement dans un commentaire qu’elle conclut par « tu es un tyran et une blague ». Un positionnement que tient également Hailey Bieber qui a qualifié les propos de l’artiste « d’inacceptables ». Visiblement honteux, Kanye West ne prendra pas la peine de se justifier ou de répondre aux commentaires de ceux qui mettent un point d’honneur à défendre la journaliste.
Plus tard, il affirmera même que les tensions se sont apaisées entre lui et « sa sœur » au cours d’une rencontre. Malheureusement Kanye West apaise les tensions pour mieux les raviver ailleurs. Il s’est notamment attiré les foudres de la communauté noire suggérant que le genou du policier qui a tué George Floyd « n’était pas sur son cou ».
Il en rajoute même une couche en affirmant que ce dernier est décédé des suite d’une overdose de fentanyl...
Et comme avec Kanye il vaut mieux trop que pas assez, il s’en est également pris à la communauté juive. Le 7 octobre dernier, il publie le screen d’une conversation qu’il a eu avec son ami le rappeur Diddy. En réponse à un message où ce dernier l’accuse de promouvoir l’extrême droite, il lui martèle « Je vais t’utiliser comme exemple pour montrer aux personnes juives qui t’ont dit de m’appeler, que personne ne peut me menacer ou m’influencer ». S’ensuivent plusieurs autres propos en défaveur de la communauté juive.
Plus récemment, il a été apperçu en compagnie de Donald Trump et d’un suprémaciste blanc... Ses fans lassés de ses sautes d’humeur déplorent son comportement très border.
Ces multiples faux pas marqueraient-ils la fin d’une carrière ?
Article écrit par Elodie Gros-Desir
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