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Bastien Vivès bientôt censuré ?

Considéré comme l’un des dessinateurs de BD les plus doués de sa génération, Bastien Vivès fait actuellement face à un déferlement de critiques. En cause, l’annonce de sa participation au festival d’Angoulême qui se déroulera en janvier prochain. Révoltés, les adeptes de l’événement ont lancé une pétition demandant la déprogrammation de l’artiste. Au total, elle a récolté pas moins de 46 000 signatures.


Des ouvrages qui questionnent

Tout commence en 2018. Cette année là, Bastien Vivès sort un nouvel ouvrage intitulé Petit Paul. Petite particularité : il s’agit d’une œuvre pornographique.

L’histoire est celle de Paul, un garçon de 10 ans pas comme les autres. Et pour cause, il est doté d’un pénis démesuré. Un pénis qui, même s’il est celui d’un petit garçon, provoque des pensées tendancieuses dans l’esprit des femmes qui l’entourent. Il a été vendu à plus de 9 000 exemplaires.

La même année paraît La Décharge mentale.

L’œuvre, toujours pornographique, relate le quotidien d’une famille au sein de laquelle le père, la mère et leurs filles (âgées de 10, 15 et 18 ans) ont des relations incestueuses.

Il s’est écoulé à plus de 6 000 exemplaires. Mais les faits ne s’arrêtent pas là.

Un an plus tôt, durant une interview accordée à Madmoizelle dans le cadre de la promotion de sa BD Une sœur, il avait eu des propos qualifiés de déplacés.

« L’inceste, moi, ça m’excite à mort » avait-il déclaré. Assumant ses propos il a poursuivi

« Vu que je peux pas faire d’inceste dans la vraie vie [...] je fais ça dans les livres ».

Apologie de l’inceste et de la pédopornographie ?

Pour les lecteurs il n’y a pas de débat : Bastien Vivès fait l’éloge de l’inceste et de la pédophilie à travers ses œuvres. Caroline de Haas, militante féministe et Andréa Bescond, figure de lutte contre la pédocriminalité sont du même avis.

Elles ont d’ailleurs largement contribué à partager la pétition aux 46 000 signatures. Sur son compte Instagram, Caroline de Haas a fait une piqûre de rappel : « Sache que 18 enfants sont violé.e.s toutes les heures en France, c’est la partie émergée de l’iceberg ». Opposée elle aussi à la participation du bédéiste au festival d’Angoulême, elle ne l’a pas épargné.

« Il y a des milliers d’autrices et d’auteurs magnifiques, poétiques, mais toi, tu choisis Bastien Vivès ». Sans pour autant prendre la parole, Cultura et Gibert ont eu un geste fort. Les deux enseignes ont décidé de retirer certains de ses ouvrages de leurs rayons.


Mais en quoi consiste la participation de l’auteur au festival d’Angoulême ? Il s’agira d’une rétrospective intitulée « Dans les yeux de Bastien Vivès ». Un accrochage donc de plusieurs des dessins de l’artiste. Pour ce qui est de son contenu, on ne sait pas grand chose.

Les dessins présentés ne seront peut-être pas ceux qui nourrissent la polémique actuelle. Pour le public, cela ne fait aucune différence cependant : cet accrochage ne devrait pas avoir lieu.

Bastien Vivès se défend

Interrogé par Libération, Bastien Vivès nie les fantasmes pédopornographiques qui lui sont prêtés. « Mon fantasme, c’est l’hypertrophie des corps, masculins comme féminins ».

Par la suite, il s’est dit « dégoûté mais aussi effrayé que certains dessinateurs entretiennent publiquement l’ambiguïté entre ses dessins et ses actes réels ».

Soutenu par son éditeur, il affirme faire l’objet de harcèlement de la part de ses détracteur.

Il a expliqué avoir déposé une main courante et envisage de porter plainte si besoin.

Une chose est sûre, l’auteur apprécie de représenter les sujets tabous, ceux qui titillent le lecteur dans son conformisme. Plusieurs de ses confrères sont de l’avis qu’il cesse de suivre ce schéma afin de se renouveler. Selon eux, l’avenir de sa carrière en dépend.

Un auteur souhaitant conserver l’anonymat a d’ailleurs affirmé : « Il se peut qu’il devienne rapidement persona non grata auprès des libraires, des festivals et des auteurs.

Et ça a déjà commencé par les auteurs ». Peu d’artistes du 9e art ont témoigné leur soutien à Bastion Vivès qui semble ne plus compter que son éditeur dans ses rangs.


Article écrit par Elodie Gros Désir

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