« Amazônia, la dernière frontière » : la photo-sensible
- Emma Jalis
- 11 août 2021
- 3 min de lecture
Près du parc des Vosges se trouve la Polka Galerie. C’est ici que le photographe Sebastião Salgado dévoile un photo-reportage sur la forêt amazonienne. La plus ancienne photo date de 1998. Tous les autres clichés de l’exposition ont été pris de 2005 à 2019.

La Polka Galerie est un lieu calme et silencieux. Pour visiter l’exposition, vous devrez traverser une petite cour derrière la galerie. Involontairement, on entre déjà dans l’ambiance de l’exposition avec le chant des oiseaux. Le photo-reportage est sur 2 étages. L’exposition est assez petite. Sebastião Salgado est-il trop talentueux pour que j’en demande davantage ? Sûrement !
"Le contraste"
La forêt amazonienne : Sebastião Salgado capture les trésors du poumon de la Terre. L'exposition fait voyager mais elle se veut plus profonde qu’un simple aller-retour Paris-Manaus. Le premier étage est une salle en forme de petit rectangle. Elle se compose principalement de photos de peuples indigènes et d’un texte retraçant l’histoire de cette exposition. En descendant l’escalier, une grande salle apparaît. On peut rapidement remarquer le jeu de photos : une grande, une petite, une moyenne, une petite, etc. Il y a une majorité de plans de paysages dans cette seconde partie de l’exposition.

Toutes les photos sont en noir et blanc.
Ce choix crée alors un contraste, plus ou moins important selon les photos, entre les zones claires et foncés.
On découvre les nuances de blanc, noir et gris. Face à ces photos, le ressenti est subjectif. Je vous partage le mien, sans analyse objective.
Les photos en noir et blanc renvoient d’abord à des images anciennes.
Cette végétation luxuriante a-t-elle disparue ?
J’aimerais vous dire que non et que cette hypothèse est impossible. Le noir et blanc rend également le nu artistique.
En effet, Sebastião Salgado dévoile aussi le quotidien de certains indigènes.
"Le messager"
L’artiste démocratise la nudité à travers cette exposition. Les photos des peuples indigènes de Kampa Do Rio Amônea, de l’État d’Acre, ou du Brésil rend le photo-reportage plus humain. On retrouve des photos de plusieurs personnes avec des vêtements traditionnels tandis que d’autres sont totalement nus.
Quelques hommes sont vêtus de manière à cacher leur sexe.
Ces photos de nu ne sont pas gênantes. Ces clichés laissent paraître le naturel de leur tenue.
Certaines photos sont tellement fortes qu’on pourrait se sentir gêné d’être habillé. Le nu des populations indigènes peut aussi faire sens avec les autres photos de la forêt amazonienne : des photos puissantes avec des éléments simples comme des oiseaux ou un arbre feuillu.

Sebastião Salgado se positionne comme un messager contre la déforestation. L’exposition sensibilise fortement à l’écologie. On retrouve plusieurs photos très marquantes. Par exemple, la dernière photo de l’exposition montre la destruction de la forêt amazonienne par les inondations.
Elle date de 2009 et fait sens au changement climatique actuelle. L’exposition peut donc alerter mais sans donner de leçon. Le but premier de l’artiste est de faire découvrir ce coin de paradis. Ces photos sont inédites : elles mettent en lumière une forêt magistrale. Sebastião Salgado sensibilise donc en montrant la beauté de la nature.
Cette exposition pose la question de la déforestation voire du réchauffement climatique et de la condition de vie des populations vivant au sein de la forêt amazonienne.
Revenons en France : le pass sanitaire étant de vigueur, j’ai un nouveau « tips covid » pour vous !
Même si rien ne vaut le sentiment de découvrir les œuvres en 4D, les 43 photos sont disponibles sur le site de la Polka Galerie :
Infos pratiques :
Exposition du 11 juin au 11 septembre 2021
Entrée gratuite
Article écrit par Emma Jalis
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